L. Bolz et N. Saignes

24 regards sur la Géorgie, une expérience pédagogique immersive

Durant un peu plus d’une semaine, 24 journalistes en devenir du Celsa ont vécu une expérience immersive au cœur de la Géorgie en février dernier.

Lisa Bolz, maîtresse de conférences au Gripic et encadrante du projet, et Nell Saignes, étudiante en master 2 journalisme, nous racontent le déroulement de cet exercice de style grandeur nature.

Lisa Bolz : Tous les ans, nous emmenons la promotion de master 2 journalisme en immersion d’une semaine à l'étranger. Nous délocalisons notre rédaction interne sur un terrain inconnu. Les étudiantes et étudiants proposent trois destinations à l'équipe pédagogique qui tranche en fonction de la faisabilité budgétaire, de l’intérêt journalistique, et des conditions de sécurité du pays.

Après l’Arménie, le Kosovo, l’Ukraine, le Sénégal, la promotion de cette année est partie neuf jours à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, accompagnée par deux journalistes associés, une personne du service audiovisuel du Celsa et moi-même.

L’objectif de cette expérience est de donner aux étudiantes et étudiants un aperçu du travail journalistique à l'étranger dans une langue qu’ils ne parlent pas. C’est aussi l’occasion pour eux de mettre œuvre les compétences acquises tout au long de leur cursus, que ce soit en termes de vidéo, photo, écriture, techniques de reportage ou d'interview.

Comment organisez-vous le travail sur place ?

L. B. : En tant qu’encadrants, nous nous occupons en amont de toute la logistique du voyage (vol, transports et hébergement). Nous sommes épaulés par deux fixeurs, des personnes sur place qui nous servent d’interprètes et nous aident à décrocher des contacts et des adresses dans le pays.

Les étudiantes et étudiants, quant à eux, proposent des sujets (culturels, politiques, économiques, éducatifs, etc.) en accord avec les deux rédacteurs en chef. Puis nous les accompagnons dans l'écriture et la correction de leurs articles. L’objectif est qu’ils puissent passer le maximum de temps sur le terrain à faire les reportages.

Nous avons également créé un blog, intitulé, par la promotion, La Feuille de Colchide, pour qu’ils puissent valoriser leur production écrite, vidéo et audio de manière simple et rapide.

Nell, en tant qu’étudiante, comment avez-vous vécu cette expérience ?

Nell Saignes : Pour un étudiant en journalisme, devenir grand reporter à l'étranger est une sorte d’idéal. Alors tenter l’expérience pendant une semaine, c'est une chance exceptionnelle. Épuisante, mais unique ! La meilleure façon d'entrer en contact avec les Géorgiens, c'était de faire notre métier de journaliste.
 
À quoi ressemblaient vos journées en Géorgie ?

N. S. : Il nous a fallu environ deux, trois jours pour prendre nos marques. Nous avions énormément préparé nos sujets à l'avance. Mais une fois sur place, rien ne se déroule jamais comme prévu. Nous partagions notre temps entre le terrain et la salle de rédaction à Tbilissi. L’équipe pédagogique y était présente jusqu’à 21 heures le soir pour corriger nos articles et nous orienter.

Nous commencions tous les matins par une conférence de rédaction dans une salle de l’auberge de jeunesse où nous logions. Une sorte de tiers-lieu pour les start-up et les digital nomades issus de la diaspora de travailleurs des domaines créatifs, qui sont nombreux à s’installer en Géorgie. Chacun travaillait à son rythme, mais nous discutions beaucoup de nos sujets et nous vivions par procuration la vie sociale et politique du pays notamment bouleversée par la guerre d'Ukraine et l'arrivée de nombreux migrants russes qui fuient la mobilisation. La plupart des reportages avaient lieu dans les alentours de Tbilissi.

En une semaine, nous avons chacun traité en moyenne deux à trois sujets (culturels, politiques, sportifs, historiques, sociologiques, etc.). Certains avaient été préparés en amont, d’autres ont émergé au gré des discussions en Géorgie.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

N. S. : J’ai choisi de faire deux reportages à l’extérieur de Tbilissi. L’un deux nécessitait de faire six heures de route en camionnette pour retrouver les déplacés du conflit d'Abkhazie – un conflit qui a eu lieu en Géorgie en 1992 - 1993 après la chute de l'URSS. Après la guerre, nombre de ces déplacés ont été relogés dans des sanatoriums en périphérie de la deuxième plus grande ville de Géorgie et beaucoup y habitent toujours. Au moment où j’ai fait le reportage, la situation était en train d’évoluer. Alors que la ville espère voir des investissements massifs dans de nouveaux complexes hôteliers pour faire renaître son secteur touristique, la majorité des familles ont été relogées après plus de 30 ans passés dans ces lieux fantomatiques qui portent encore les stigmates de la guerre.

Je garde un souvenir ému de cette aventure en solitaire. Le système de transport géorgien est un peu rustique. Il faut toute une logistique pour se rendre sur le lieu du reportage. Et, une fois sur place, tant qu'on n’a pas vu nos contacts, on se demande toujours si les choses vont marcher et si on n’a pas fait tout ce trajet pour rien. Il faut envoyer des mails et appeler des gens les uns après les autres pour s’assurer de leur présence. Alors quand j’ai eu la confirmation de tous mes rendez-vous et que j’ai pu voir de mes propres yeux les quelques déplacés qui vivaient encore là venir me raconter leur histoire, c’était très fort.

À quelles difficultés avez-vous dû faire face au quotidien ?

N. S. : Il n’y avait que deux fixeurs pour toute la promotion. Ils ne pouvaient pas être partout à la fois pour servir d’interprètes à 24 étudiants. Nous avons donc souvent dû nous débrouiller sans leur aide lors des interviews. Ce n’était pas évident car beaucoup de Géorgiens ne parlent pas bien anglais. Comme souvent dans beaucoup de pays post-soviétiques, les gens ont grandi dans un contexte plutôt russophone. J’avais cette chance, pour ma part, de parler russe, ce qui m’a beaucoup aidée.

En tant qu’encadrante et organisatrice de ce projet, quels retours avez-vous eus des étudiants ?  

L. B. : De très bons retours. La plupart d’entre eux ont trouvé que cette expérience était formatrice pour la suite de leur carrière. Faire du reportage à l’étranger est un exercice complexe et spécifique et il n’y a pas de meilleur moyen de s’y préparer que de le vivre grandeur nature.
 
Nell, quelle suite pensez-vous donner à votre parcours après cette expérience géorgienne ?
N. S. :
J'aimerais beaucoup partir à l'étranger et notamment travailler dans une région russophone ou post-soviétique. Même si je m’oriente vers la télévision dans les mois à venir, je pourrai par la suite être appelée pour travailler à l'international dans ma carrière.

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