Forum Océan : retour sur une matinée d’ouverture riche en allocutions

Mené dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’Union européenne et de la Saison France-Portugal 2022, le Forum Océan a été voulu dans le prolongement du One Ocean Summit. Il a notamment reçu le soutien de l’Institut français et du commissariat portugais de la Saison, du Comité des mécènes de la Saison, d’Euronext et du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

Bruno David, président du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), a ouvert le Forum au Centre international de conférences de Sorbonne Université en rappelant l’objectif de ces trois jours de colloques et les suites qui vont lui être données : « Cet événement est un événement croisé de la Saison France-Portugal, les échanges que nous allons avoir ici à Paris vont se poursuivre par une journée à Lisbonne, le 2 septembre prochain, intitulée ‘’Forum Océan : l’Atlantique, vision partagée franco-portugaise”».

Nathalie Drach-Teman a ensuite pris la parole. La présidente de Sorbonne Université a débuté son intervention avec un message de solidarité pour le peuple ukrainien. « Aux côtés de nos partenaires académiques et institutionnels européens ici présents, la communauté de Sorbonne Université manifeste son soutien pour accompagner la communauté scientifique ukrainienne et les étudiantes et étudiants ukrainiens en exil dans les pays frontaliers. »

Au fil de son discours, elle a souligné l’importance des actions engagées par l'Institut de l’Océan de l’Alliance Sorbonne Université dans la recherche scientifique. « En fédérant trente laboratoires, cinq stations marines et des infrastructures européennes d’observation, nous formons le premier opérateur de recherche et de formation sur les océans en Europe, impliquant différents regards disciplinaires. »

Nathalie Drach-Temam a poursuivi son allocution en évoquant les enjeux majeurs liés à l’avenir des océans et de notre planète — concentration du plastique dans les écosystèmes marins, réchauffement des eaux, pollutions… — qui ont été confirmés par le GIEC. « Ce consensus scientifique impose une action rapide et conjointe des états européens.  En tant que présidente de la première université marine d’Europe, je me dois, auprès de vous, décideurs publics, de porter la voix de la communauté scientifique de Sorbonne Université, pour que son travail soit considéré à sa juste mesure. »

Enfin, elle a conclu en mentionnant l’engagement de Sorbonne Université qui, au quotidien, sensibilise les étudiantes et étudiants à ces questions environnementales et invite « citoyennes et citoyens présents aujourd'hui, à vous engager vous aussi, aux côtés des membres de notre communauté scientifique, dans la recherche de nouvelles solutions pour préserver l’avenir de nos océans ».

Le ministre portugais de la Mer, Ricardo Serrao Santos, s’est exprimé en français en insistant sur la nécessité de nouer des liens entre les centres de recherche mais aussi sur « la complexité des phénomènes auxquels nous sommes confrontés qui exigent des informations scientifiques fiables ».
Annick Girardin, ministre française de la Mer, a rappelé, elle, l’implication de la France et du Portugal, les deux seuls pays en Europe possédant un ministère dédié, et l’importance de la recherche et de l’expertise scientifique qui « permet de prendre le nécessaire recul préalable à la prise de décisions ».

Pour conclure cette matinée d’ouverture, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, est notamment revenu sur les engagements du One Ocean Summit de Brest, sur les enjeux géostratégiques des territoires marins, ainsi que sur le dernier rapport du GIEC et la question de l’élévation du niveau de la mer. « Les prévisions sont pessimistes. Ce sujet est inquiétant et concerne près de 2 à 3 milliards de personnes », a-t-il déclaré, alarmiste.