La Catalogne à Paris
Votre regard s’est peut-être déjà arrêté au 9 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie en plein Marais, sur le magnifique bas relief en bronze accroché sur la façade de pierre. C’est derrière cette plaque, dans un bâtiment datant du 17e siècle, que se déploie une institution qui, depuis 40 ans, valorise et diffuse la culture catalane à Paris.
Les liens entre la France et la Catalogne se consolident à partir des années 1920, lorsque des catalans fuyant la dictature de Primode Rivera et les répressions commencent à s’installer à Paris. D’année en année, la communauté catalane de Paris va se consolider.
Le 8 novembre 1977 est créé le Centre d’études catalanes, sous le patronage du président de l’université de Paris-Sorbonne* et à l’initiative conjointe d’enseignants-chercheurs de cette même Université et de diverses personnalités et entités catalanes, telles que l’Omnium culturel de Paris. Cette inauguration s’inscrit alors historiquement à l’époque de la transition démocratique.
Un pont entre chercheurs et artistes
Le bâtiment choisi pour accueillir le centre culturel est l’Hôpital du Saint Esprit, un hôtel particulier du 17e siècle sur trois étages au cœur du Marais, cédé par la mairie de Paris en 1972. Tous les travaux de réhabilitation sont financés grâce au mécénat catalan. Le quartier, insalubre dans la première moitié du 19e siècle, est en train de se transformer sous l’impulsion de la ville de Paris. La même année est en effet inauguré à quelques rues de là le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou.
Sorbonne Université se positionne, à travers le Centre d'études catalanes, comme un médiateur institutionnel de la production artistique, culturelle et académique de Catalogne.
Une période riche et fructueuse d’échanges académiques, culturels et artistiques entre Barcelone et Paris commence alors. Sorbonne Université se positionne, à travers le Centre d’études catalanes, comme un médiateur institutionnel de la production artistique, culturelle et académique catalane, un pont entre chercheurs et artistes. Des expositions de grands artistes catalans sont organisées: les sculpteurs Julio Gonzales et Pablo Gargalloy ont croisé les œuvres des peintres Antoni Tàpies et Joan Miro. Aujourd’hui, plus de 350 étudiantes et étudiants sont inscrits aux cours de langue et culture catalane du centre, et leur nombre augmente d’année en année. En complément des cours, le centre offre une large place à l’Art avec des expositions, des conférences ou encore des concerts. De quoi se plonger au cœur de cette riche culture, en franchissant seulement les portes du 9 rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie.
Le Centre d’études catalanes accueille toute l’année des conférences et des expositions d’artistes catalans
La bibliothèque du Centre d’études catalanes propose aux étudiantes et étudiants plus de 1 2000 ouvrages, dont le fonds historique légué par Francesc Cambó.
Sur la façade du centre, on peut voir le bas-relief réalisé par Appel.Les Fenosa. Il est aussi célèbre pour avoir réalisé pour l’Unesco la statue L’Olivier, trophée remis chaque année aux lauréates et lauréats du prix pour l’éducation pour la paix.
Monique Güell, directrice du centre.
Notre vocation est de promouvoir la langue et la culture catalane. Nous assurons à la fois des cours de langue, et accueillons des conférences, des tables rondes, des concerts et des expositions. Pour enrichir et soutenir cette programmation, nous bénéficions du soutien d’institutions culturelles, notamment de l’Institut Ramon Llull. Ce qui me touche particulièrement ici, c’est que toutes les personnes qui se croisent ont un lien particulier avec la Catalogne. Certains jeunes étudiants français souhaitent se rapprocher de leurs origines, d’autres veulent apprendre la langue car ils rêvent de s’installer là-bas. Chacun partage une histoire particulière avec cette région. J’aime dire que le Centre d’études catalanes a une âme.
*Aujourd’hui faculté des Lettres de Sorbonne Université
Chronologie
L’homme politique catalan Francesc Cambó offre sa bibliothèque d’ouvrages catalans à l’université de Paris. Il pose les premières bases d’une collaboration universitaire entre la capitale et la Catalogne.
Marc Taxonera, un moine de l’Abbaye de Montserrat, alors étudiant à Paris, œuvre pour la création d’un centre culturel dédié à la culture catalane.
Suite aux négociations menées avec l’université Paris-Sorbonne par le père Marc Taxonera, de l’abbaye de Montserrat, la Mairie de Paris cède à l’université un hôtel particulier dans le Marais, réhabilité grâce au mécénat catalan, qui accueillera plus tard le Centre d’études catalanes.
Inauguration du Centre d’études catalanes.
