IPBES : alerte sur l’état de la biodiversité
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IPBES : alerte sur l’état de la biodiversité

Le rapport de l’IPBES publié le 6 mai 2019 dresse un constat alarmant sur l’état mondial de la biodiversité.

Professeur à Sorbonne Université et spécialiste de la biodiversité au centre d'écologie et des sciences de la conservation 1, François Sarrazin préside le conseil scientifique de la fondation pour la recherche sur la biodiversité 2. Il fait le point sur la portée du rapport de l’IPBES 3.

En quoi ce dernier rapport de l’IPBES est-il important ? 

François Sarrazin : Le rapport intergouvernemental de l’IPBES constitue la première évaluation mondiale de la biodiversité depuis 15 ans. Durant trois ans, 150 experts issus de 50 pays ont analysé près de 15 000 références scientifiques et sources gouvernementales pour évaluer les changements au cours des cinquante dernières années et leurs conséquences.

Pour la première fois, ce rapport classe les cinq causes majeures affectant la biodiversité (la fragmentation et la disparition des habitats, l'exploitation directe de certaines espèces, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes) et identifie les facteurs qui les soutiennent (l’augmentation de la démographie, les choix économiques, politiques et technologiques, les conflits, les épidémies, etc.). 

En montrant comment les choix de développement impactent directement la nature et comment le déclin de la biodiversité affecte les populations humaines, le rapport de l’IPBES apporte un éclairage pragmatique pour les décideurs. Plusieurs scénarios pour les décennies à venir sont proposés ainsi que des exemples concrets d’actions en faveur du développement durable dans des secteurs tels que l'agriculture, l’urbanisation, les écosystèmes, l'énergie, les finances, etc.

Enfin, c’est la première fois qu’un rapport de ce type prend en compte à large échelle les savoirs et les représentations autochtones et locaux sur la biodiversité.

Le rapport parle d’un taux d’extinction des espèces sans précédent. Pouvez-vous nous en dire plus ?

F. S. : Le rythme d’extinction des espèces ne cesse de s’accélérer. Alors que la population humaine a doublé en moins de 50 ans, les experts de l’IPBES estiment qu’une espèce animale ou végétale sur huit est aujourd'hui menacée d'extinction.

Avec des zones urbaines qui ont plus que doublé depuis 1992, une pollution plastique qui a été multipliée par dix depuis 1980, une production agricole qui a augmenté de 300 % depuis 1970, l'abondance moyenne des espèces terrestres a diminué de 20 % depuis 1900, selon le rapport de l’IPBES et près de 700 espèces de vertébrés ont disparu depuis 1500. Aujourd’hui, plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens, 10% d’espèces d’insectes et plus d'un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. 

Contrairement aux cinq crises d’extinction précédentes qui se faisaient, pour certaines, à l’échelle de centaines de milliers d’années, les changements actuels se passent en quelques siècles et marquent une forte accélération sur les dernières décennies. Ce rythme n’est pas soutenable et a des impacts à l’échelle du temps de nos sociétés. Il est donc urgent d’agir maintenant et vite. 

Le rapport de l’IPBES met en avant les contributions de la biodiversité à nos sociétés. De quel ordre sont-elles ?

F. S. : Dans son rapport, l’IPBES s’est intéressé à ce que les humains tirent de la biodiversité, à la manière dont ils l’utilisent, mais aussi à la façon dont ils la considèrent.

Ces contributions de la nature aux sociétés, que nous qualifions aussi de services écosystémiques, recouvrent nos approvisionnements en bois de chauffe ou de charpente, en fibres pour se vêtir, en ressources pour nous alimenter ou nous soigner, etc. Elles prennent aussi en compte la régulation par le vivant de la qualité de l’eau, de l’air, des sols, des flux de carbone, etc., et l’ensemble de nos relations au vivant incluant des dimensions culturelles, spirituelles, patrimoniales ou récréatives.

L’évaluation précise de la valeur économique de ces services écosystémiques est complexe, mais les décideurs politiques et les citoyens doivent prendre conscience des impacts socio-économiques majeurs et croissants que provoque déjà le déclin de la biodiversité. 

S’il est important de prendre en compte la valeur d’usage de la biodiversité, ne devons-nous pas également nous préoccuper de sa valeur intrinsèque ?

F. S. : Absolument. Et c’est essentiel. La biodiversité existe et évolue au-delà de ce qu’elle nous apporte. Toutes les formes de vie modifient leur environnement. Les humains le font plus puissamment.

Paradoxalement, aucune espèce ne se préoccupe a priori de réguler son devenir, sa survie, sa reproduction pour se soucier de l'évolution d'autres espèces au-delà de ses propres intérêts. Le penser et le mettre en œuvre est probablement une originalité définissant notre humanité, mais aussi une transition évolutive majeure à l’échelle de l’histoire du vivant. En sommes-nous capables ?

L’IPBES, en mettant en avant la diversité de nos cultures et les leviers pour de nouvelles relations avec le vivant montre des voies alternatives possibles et urgentes pour nous et pour la biodiversité.


1 CESCO (Museum national d’Histoire Naturelle, CNRS, Sorbonne Université)

2 Cette fondation de coopération scientifique anime le comité français pour l’IPBES et représente la recherche française en matière de biodiversité au sein de l’IPBES.

3 Créée en 2012, la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est un organisme intergouvernemental qui rassemble plus de 130 états membres. A l’interface entre la prise de décision politique et la recherche sur la biodiversité, elle publie des évaluations scientifiques sur l’état des connaissances sur la biodiversité, les écosystèmes et les contributions qu’ils apportent aux populations. Elle vise aussi à élaborer des outils et des méthodes d’appui aux décisions pour protéger et utiliser durablement les ressources naturelles vivantes.

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